Mais non, mais non. Je ne me trompe pas, je peux pas me gourrer. C’est bien là que ma vieille Ford m’a laissé en panne et que je me suis enfoncé dans la pinède avec mon packson sous le bras et mon gros tournevis à la main. Pas d’erreur, c’est bien là. Le virage, puis l’éperon rocheux et tout à côté la petite baie ensablée. Mille fois, je l’ai vu et revu dans ma tête, ce coin, durant ces trois ans de trou. Les yeux fermés, j’aurais pu y venir. Seulement, balpeau ! En trois ans, ça change un paysage. Et surtout sur la Côte. Je n’avais pas prévu, j’aurais dû me méfier. On quitte le bon petit coinstot tranquille, on retrouve un « Paradis » préfabriqué. Tout y est, la baraque à frites et à hot-dogs, les stands à souvenirs, le bar américain et le restaurant gastronomique, bouillabaisse, friture du golfe, langouste sur commande et prix selon grosseur...