Ce n’est pas dans sa villa d’Auteuil, toujours en travaux, mais dans le havre accompli de Cuerville qu’André Gide achève la Porte étroite. Génie des lieux apprécié de son jardinier, aimé des enfants du village, l’écrivain partage avec Madeleine les jours intimes : il joue Chopin au piano, prépare le feu qui le berce, fait griller les tartines. Il se jette sans prévenir à Paris, pour rejoindre les peintres Blanche ou Van Rysselberghe, et les amis de plume, Copeau, Ghéon, Schlumberger : la Nouvelle Revue Française naîtra en novembre. Pour y assouvir aussi ses désirs : Gide, incorrigible, est toujours aux aguets... Le jour où son livre est fini, Gide le malicieux se coupe la moustache : et si le XXe siècle commençait ce jour-là ?