En 1944, Wanda était une belle jeune femme. A la Libération, les braves gens l’ont tondue : on l’avait remarquée, à plusieurs reprises, en compagnie d’un soldat allemand. Quand, un quart de siècle plus tard, Etienne écrit à sa mère pour lui annoncer qu’il va se marier avec Sophie, le passé — un passé bien ignoble, bien nauséeux — refait surface : « Ne touche pas à cette fille », ordonne Wanda. Courchay est mieux qu’un metteur en scène habile à ménager le « suspense » : à partir d’une équation très simple, les figures ordinaires de notre vie quotidienne deviennent les héros d’une tragédie antique, dans la meilleure veine de Retour à Malaveil.