Un homme sort de prison, un homme dont le nom fut synonyme de gloire, de témérité. Un homme que les foules acclamaient sur les stades comme l'un des symboles du sport français. Cet homme, c'est René Vignal. Pour plusieurs générations d'amateurs de football, il fut le gardien de but volant qui, dans les matches internationaux, savait, sans mesurer les risques, bondir pour arracher le ballon aux pieds des joueurs.Il savait arrêter un penalty, et sa silhouette féline paraissait tour à tour rassemblée en une boule de nerfs et étirée pour détourner, bras tendus, un tir en corner. Il fut le grand gardien de but du Racing-Club de Paris — l'équivalent des Darui et des Carnus.A jouer ainsi on prend des risques : poignet brisé à plusieurs reprises. A connaître ainsi les acclamations qui déferlent du haut des gradins en une vague puissante, on prend le goût de la gloire ; et quand, parce que le poignet fracturé se ressoude mal, on reste sur la touche, l'amertume vient. Et les besoins demeurent qu'il faut satisfaire autrement.Un jour, René Vignal est arrêté : le goal volant est devenu truand. Il est condamné à quinze ans de travaux forcés. Aujourd'hui, il raconte : comment le football vient à un enfant bagarreur ; comment la gloire l'enivre ; et comment elle laisse brisé quand elle se dérobe — qu'on est Hors JeuMais ce récit de la « chute » d'un champion est aussi l'aventure d'une résurrection. En prison, on a fait confiance à Vignal. Il est redevenu un sportif. Il a reconquis sa dignité. Si bien que ce livre est non seulement un grand témoignage sur le monde du sport, sa dureté, sur ce que les « machines » à fabriquer des vedettes peuvent faire d'un homme s'il ne sait pas résister aux tentations, mais aussi un aperçu de ce que peut être l'univers de la prison.