Philby, Burgess, Maclean, Blunt, Cairncross. Il y a eu sur ces célèbres agents britanniques de la Seconde Guerre mondiale et de la guerre froide de nombreux livres d’historiens, surtout anglais et américains. Mais, pour la première fois, nous avons le récit direct, les mémoires de l’officier du KGB qui fut leur « agent traitant ». Pendant la guerre, il reçoit et traite à Moscou les informations que ses « camarades de Cambridge » lui envoient d’Angleterre : grâce à Cairncross, Staline a connaissance des plans d’un nouveau tank allemand et des préparatifs de l’offensive allemande sur Koursk – ce qui provoque la première débâcle militaire nazie. En 1948, Modine, installé à Londres, obtient de ces agents qu’ils reprennent du service. Même Blunt, très proche de la famille royale et futur conseiller artistique de la reine. C’est ainsi qu’en avril 1950 Staline apprend, grâce à Burgess, que Londres et Washington n’envisagent pas d’intervention en Corée. Maclean, lui, à Washington, a un laisser-passer pour pénétrer dans les bureaux de l’Agence pour l’énergie atomique : tout le courrier anglo-américain, au sujet de la bombe, aboutit à la Loubianka ! Le récit de la fuite de Burgess, Maclean et Philby vers Moscou, lorsque le réseau est découvert, évoque les romans de John le Carré. La fuite de la femme et de la fille de Maclean, organisée par Modine, est encore plus rocambolesque. On saura tout, enfin, sur la vie et la mort de ceux des espions anglais qui choisirent de vivre à Moscou. L’histoire est ici racontée du côté russe, vue et vécue par Modine. C’est ce qui fait l’originalité et le caractère exceptionnel de ce document.