L’histoire d’une famille, ou d’une absence, n’est pas le motif du texte mais l’aboutissement d’une combinaison de thèmes. Il s’agit, au départ, d’une structure arbitraire à la recherche des événements qu’elle peut engendrer : sept séries de sept éléments qui s’entrelacent les uns aux autres en autant de chapitres, jusqu’à former l’histoire de sept personnages dont les liens se multiplient par des alliances familiales ou formelles. Leur constellation devient peu à peu la métaphore d’un univers mythologique ou divin, dont la présence et le poids sont rappelés en acrostiches par des Antiennes latines — les Grandes Antiennes O de la semaine qui précède Noël — modulant une invocation sept fois variée au Fils de Dieu, comme un compromis entre le souci de taire son nom et celui de le dire. Si l’un des personnages en effet est absent, si à son sujet l’amour, la mort, la faute sont à évoquer, le langage sera entrecoupé de réticences ; d’où les ruptures de la phrase comme des blancs trouant la parole selon un mutisme plus fort qu’elle.