En écrivant une vie de D.H. Lawrence, Daniel Gillès a reconstitué l’atmosphère qui entoura l’extraordinaire transformation des mœurs anglaises entre les deux guerres. Le petit instituteur, fils d’un mineur des Middlands qui n’avait connu que la brume et la misère de son pays natal, se trouva par le simple fait d’un talent immédiatement remarqué, transporté dans l’univers le plus intelligent de l’époque, le plus progressiste, comme on dit maintenant, et qui comprenait Aldous Huxley, Virginia Woolf, Katherine Mansfield et bien d’autres. Lawrence devait découvrir la Méditerranée, le soleil, l’esprit latin. De cette fécondation comme de son voyage au Mexique naquit la série d’œuvres désormais classiques comme le Serpent à plumes, Amants et fils et l’Amant de Lady Chatterley. Mais une telle puissance créatrice devait miner celui qui n’était attelé à sa tâche d’écrivain et de peintre sans se ménager et David Lawrence devait mourir prématurément entre les bras d’Huxley qui devait s’éteindre à son tour trente ans plus tard.