Bernard Hovène, voyageur de commerce bon vivant a, depuis plus de dix ans, rompu avec sa femme Solange. Il promène à travers la province sa satisfaction de soi-même et des autres, livré aux plaisirs de rencontre, lorsque, brusquement, un soir, dans un village de Bretagne, il est terrassé par un infarctus. Transporté au plus près, il est soigné efficacement dans le parloir d’une abbaye cistercienne. Son retour à la vie normale ne se fera pas sans peine, c’est moralement surtout que Bernard Hovène est frappé, au point qu’il repense sa vie et s’interroge sur la signification de son foudroiement. La peur s’est insinuée dans son esprit et dans ses moelles. Elle le ramène à l’abbaye du Relec où il a été naguère recueilli. Or, s’il comprend à quel point il s’est égaré dans sa recherche du bonheur, il n’est pas prêt à ployer les genoux. Il lui semble nécessaire, au préalable, de se réconcilier avec les siens et de rechercher les causes les plus lointaines de sa chute. Sur le premier point, l’échec le guette, car Solange refuse de croire à son repentir ; sur le second, son fils Guy lui fournira la clé du problème ; mais il faudra à Bernard Hovène, pour l’éclairer, un second avertissement, plus dramatique encore que le premier. Dans cette quête de l’âme à laquelle Yves-Marie Rudel nous convie à travers les épreuves d’un personnage qui nous ressemble, nous rencontrons de vivantes figures d’hommes et de femmes : Joseph et Nina, les vieux baladins ; Gervaise, une amie au cœur simple ; Frère Eugène et ses compagnons de silence. Tous acteurs d’un drame qui nous requiert, corps et âmes.