On a fréquemment étudié la décadence d’un couple, plus rarement son ascension. Issus de la terre bretonne, les Taillade, à la suite du chef de famille, employé des chemins de fer, vont accéder par étape à une pseudo-bourgeoisie. Ce sont les difficiles apprentissages de la vie à deux, puis à trois, dans la pauvreté. Tandis que Luc se tourne peu à peu du côté de la belle Élisa, Hélène se consacre aux obscures besognes ménagères tout en préparant le filet où son mari finira par se laisser prendre. Tournée vers le Dieu de consolation, elle entourera de sa tendresse imprégnante celui qui devra la venger un jour, Daniel, le fils de son cœur plus encore que de sa chair. Interrogations passionnées posées à lui-même par l’auteur au sujet du comportement et de la destinée de l’homme, de sa dépendance à l’égard de Dieu et de ses frères, de sa liberté vis-à-vis de lui-même et de sa race.