De bonnes fées ont présidé à la naissance de Michèle Morgan. Comment en douter ? A cinq ans, un astrologue lui prédit un destin exceptionnel. A dix ans, chaque fois qu’on lui demande ce qu’elle veut faire plus tard, elle répond invariablement : « du cinéma ». Huit ans plus tard, lorsqu’elle apparaît dans « Quai des brumes », son regard fait chavirer le cœur de la France entière et entre à jamais dans la légende. Toutefois, les astres ne sont pas les seuls artisans de cette réussite éclatante, ni ce regard célèbre qui a fait dire à Jean Gabin : « Avec ces yeux-là... ». Son destin, Michèle Morgan a été la première à y croire et à le vouloir, donc à le forger. La chance a fait le reste : une carrière qui, de « Gribouille » au « Chat et la Souris » — soixante films en tout — a fait de Michèle Morgan l’un des personnages-clés du cinéma français. Cependant, les peines et les larmes ne l’ont pas ménagée. Michèle Morgan a connu toutes les épreuves qu’une femme peut rencontrer sur sa route. Elle a dû mener deux combats harassants et dramatiques : le premier pour reconquérir Mike, le fils de son premier mariage avec l’Américain Bill Marshall ; le second pour tenter vainement d’arracher son second mari, Henri Vidal, à un terrible fléau... Aujourd’hui, Michèle Morgan a retrouvé l’équilibre et la joie de vivre auprès de deux hommes : l’auteur et réalisateur Gérard Oury, et Mike, marié, et grâce à qui elle est devenue aussi la plus belle des grand-mères.