Si vous ne savez pas que la voiture est l’objet de notre décrépitude aliénée, n’attendez pas de ce livre qu’il vous le démontre. Ni un essai ni une fiction, La Bagnole est une suite de textes, d’anecdotes, d’histoires de sexe, de violence, de pouvoir et de mort : l’histoire de nos fantasmes les plus éculés. Mais c’est aussi l’espace, le grain des routes, la blancheur des pistes désertes, la beauté des autoroutes, et c’est encore les hommes sur des chaînes de fabrication, les accidentés des services d’urgence, les tôles froissées et les cimetières de voitures. Ou bien les départs, l’échappée, le Voyage. Une trajectoire pure et toujours plus rapide sur les espaces de la terre. Qui parle donc de décrépitude ? La bagnole est une machine de connaissance, une machine esthétique, une machine d’exotisme et de jouissance, exactement. Des choses vues, donc !, et d’autres rêvées : le silencieux passage d’une voiture blanche comme un œuf translucide que conduit une femme osseuse, sombre, magnifique et nue. Une drôle de fête, la bagnole !