Dans le genre autobiographique, on ne demande pas la même chose au grand homme et à l’homme ordinaire. Ce dernier extrait de lui-même, de sa vie, une sorte de fil continu qu’il dispose en réseau. Il tisse une toile où il espère que viendront se prendre les souvenirs de ses lecteurs. Qu’ils réveillent leur mémoire, comparent leur vie avec la sienne, fassent réflexion sur l’époque, voilà ce qu’attend d’eux l’homme ordinaire quand il écrit ses mémoires — et aussi qu’ils y prennent plaisir. L’auteur s’est limité à son enfance et à son adolescence : vingt-cinq années de 1932 à 1957.