Depuis des mois des écrivains, des journalistes, des cinéastes expriment sans vergogne leur idée fixe : démystifier, démythifier les années de l’Occupation. C’est-à-dire en peindre seulement les noirceurs, cacher les révoltes qu’elles suscitèrent, ne voir que des « larves » dans les Français de ce temps-là, nier la Résistance — cette invention de 1944 faite au profit d’un pouvoir politique — apprendre aux générations nouvelles ce qu’ils appellent la vérité et salir pour cela celle des jeunes gens d’alors qui se rappelaient le nom de leur patrie. Cette idée-là en réveille une autre : et pourquoi pas la patrie ? Elle doit sa fixité à celle qu’elle veut combattre. Et je remercie ceux qui me l’ont inspirée. H. S.