« Le bled » : pour des millions d’élèves, pour des dizaines de milliers d’enseignants, apprendre ou enseigner l’orthographe c’était ouvrir « les bled », des livres clairs et pratiques pour toutes les classes de l’enseignement primaire et au delà : des millions d’exemplaires vendus ! Bled ? On avait oublié que ce nom était d’abord celui d’un instituteur, Édouard Bled. Dans Mes écoles, il raconte sa vie. Il recrée le monde familier qui l’entourait au début du siècle : une mère admirable, broyée par la guerre, une grand-mère plus que centenaire qui transmet des messages vieux de deux siècles, des grands-pères, artisans-troubadours qui, une fois l’an, la trompe de chasse en sautoir, partaient sur les routes de France et de l’étranger, vendre les chefs-d’œuvre qu’ils avaient façonnés. Il parle d’habitudes, de comportements, de manières de vivre qui ont disparu ou sont en train de disparaître. Entraîné par ses souvenirs, sans y prendre garde, il écrit des histoires qui deviennent celles de tout le monde tant les vies se côtoient, se croisent et se confondent. Surtout, Édouard Bled raconte l’École qui l’a formé ; cette école qui aura bientôt cent ans : la communale d’avant 1914, celle des pionniers, des Hussards noirs de la République comme les appelait Péguy — il a été l’un des derniers à porter la redingote de normalien — puis celle qu’il a servie. Instituteur dans deux villages briards, instituteur puis directeur dans un plus grand village, l’île Saint-Louis à Paris, directeur de collège, rue Grenier-sur-l’Eau, il a enseigné pendant trente-quatre ans dans le 4e arrondissement. Avec passion. Mes écoles : le livre de l’émotion et de la mémoire.