Pour les Africains, aujourd’hui, l’Afrique est à prendre. Les constructions actuelles, mises en place avec l’indépendance, leur demeurent pour l’essentiel étrangères. Si certains dirigeants paraissent s’en accommoder, les populations, elles, demeurent frustrées et se rebellent. Car un Africain est un rebelle tant que ce qu’on lui propose n’a pas de sens à ses yeux, tant qu’il ne voit pas une lumière au bout de son tunnel. De là un immense désordre, et un néant idéologique qui commence à peine à se défaire. De là aussi une quête de tous les instants, incertaine, souvent courageuse, parfois, vue d’Europe, incompréhensible. L’espoir qu’avait fait naître, dans les années 60, l’accession à l’indépendance, a-t-il été trahi ?