Une vague de libéralisme économique (« laissez faire, laissez passer »), venue des États-Unis et de Grande-Bretagne, a submergé la pensée, et ébranlé les politiques économiques. Keynes s’est trompé. Marx est mort. Vive Milton Friedman ? Le « marché efficient » des doctrines orthodoxes, censé corriger lui-même ses fluctuations, est présenté comme la référence obligée de la bonne gestion, et son extension comme issue à la crise. D’où la dénonciation de l’« État-Providence » et des « corporatismes », qui feraient obstacle à la libre circulation des capitaux et des travailleurs. L’intervention de l’État devrait se soumettre à une « règle d’or » inspirée du monétarisme. Ce libéralisme ne permet pas de comprendre le monde contemporain : rôle du salariat ouvrier, fonction de la monnaie, crise. Les nouvelles interventions de l’État sont liées à la dépréciation du travail et à la division des travailleurs. Ainsi qu’à la domination du dollar, et aux difficultés de l’émergence de « pays en voie de développement » comme sujets financiers. L’analyse d’un marché plein « de bruit et de fureur » s’inscrit dans celle du capitalisme. Par contre, la vérité du « Big Market » est à l’opposé de son discours théorique.