Qui donc, parmi les élégantes en mini jupes roses et les turfistes se pressant ce jour-là sur le champ de courses d’Ascot, à l’autre extrémité du monde, soupçonne quelle fantastique cargaison transporte le cargo automatisé japonais Kasaï Maru qui vient de s’échouer, à quelques kilomètres de là, sur les récifs de Muizenberg ? Un chef de poste Sdec, au « couvert » de peintre extravagant défrayant la chronique, ses trois modèles nus à la vie scandaleuse, des journalistes marrons de la presse sud-africaine, un expert des Lloyd’s de Londres, tous suivent avec angoisse, et pour des raisons opposées, la lente glissade du Kasaï Maru sur la roche : son naufrage définitif n’est plus qu’une question de jours... Mais des ordres impératifs arrivent de Paris : sauver la cargaison ; la sauver par n’importe quel moyen, y compris s’il le faut par la construction de cette extraordinaire digue dont on parle et qui relierait le cargo à la rive. « Travail impossible », affirment certains. « Nous le rendrons impossible », menacent les autres. « Deux millions de livres sterling pour une digue ? », s’indignent les experts. Paris confirme : aller jusqu’au bout... La récupération de la cargaison conditionne toute la Défense Nationale française pour les cinq années à venir. Au Cap, toutes les forces de police sud-africaine et les Marines de la péninsule sont en état d’alerte permanente : tout va mal, tout va très mal, et les attentats succèdent aux sabotages. La route sera longue et dangereuse jusqu’à la plage de Strandfontein.