Omniprésent et pérenne, le commentaire est pourtant de ces objets d’étude à lafois familiers et méconnus. De l’Antiquité à la fin de l’Ancien Régime, sitôt entendu, le termefait écho à de multiples pratiques (glose, allégorie, manchettes, etc.), à de multiples sujets (grammaire, mythologie, rhétorique, etc.), à de multiples objets (commentaire des oeuvres d’un Ancien, d’un contemporain, d’un anonyme). En dépit de savantes études sur les fables, sur l’allégorie, sur le rapport à l’autorité, la connaissance du commentaire demeure parcellaire : elle s’illustre le plus souvent par des descriptions circonscrites dans le temps et dans le nombre d’œuvres d’une pratique. Aujourd’hui encore, l’érudition requise par le sujet semble repousser continuellement l’avènement d’une synthèse portant sur ses formes et ses sujets. L’objectif de cette publication commune est de présenter diverses pratiques ducommentaire et d’essayer de cerner, au fil du temps, la nature même de l’activitéd’interprétation ou de lecture travaillée. Nous proposons en somme de partir de sixexpériences diverses du commentaire pour essayer de souligner convergences et divergences dans l’usage des formes et — peut-être — de résoudre en partie la question du lien entre sujet et forme exploitée, mais aussi entre commentateur et auteurs. Les analyses riches et variées proposées par les contributeurs de ce volume dessinent un parcours composite qui permettra au lecteur de cheminer à travers les siècles en visitant des auteurs et exégètes diversement intentionnés, mais tous liés cependant par leur amour du texte.