Traiter d’autrui n’implique pas seulement d’explorer la séparation entre moi et autrui, d’envisager la pluralité des modes d’approche d’autrui (connaissance, éthique...), d’évaluer l’éventuelle position dérivée du concept d’autrui par rapport à celui de moi, ainsi que la possible structuration de moi par autrui. Traiter d’autrui implique également de s’interroger sur les conditions de problématisation du concept. Encore faut-il alors abandonner l’idéologie qui oppose le propre à l’étranger, lâcher le fil conducteur de la conscience, et fixer fermement que parler de l’autre, et parler des autres, ne requiert pas nécessairement de parler d’autrui, entendu comme alter ego, que parler de soi ne requiert pas de parler de moi (avec l’ambiguïté que cette phrase comporte) et qu’autrui n’est pas le passeur de mon rapport à l’autre.