Un homme et son péché est sans doute le roman québécois qui a reçu la plus grande audience populaire; le nom même de son protagoniste est passé dans le vocabulaire pour désigner un avare. Pourtant, sa faveur menaçait d'éclipser le texte, puisque ce sont ses prolongements qui, pendant plus de cinquante ans, furent les mieux connus: à la radio, au cinéma, à la télévisionL'édition critique permet de découvrir les aspects proprement littéraires de cette oeuvre en retraçant les circonstances de sa création, les modèles de ses personnages, sa réception auprès de la critique et surtout le travail énorme — mais encore insoupçonné — de correction et d'épuration apporté au texte par son auteur.Claude-Henri Grignon, écrivait René Garneau en 1936, est « l'un des rares écrivains de chez nous dont le style n'a heureusement aucune des qualités que notre critique officielle cherche chez un auteur. Il n'est pas élégant ni harmonieux. Il est brut, primitif, direct, elliptique, près des choses qu'il veut dire ».Antoine Sirois, spécialiste de littérature comparée, est professeur à l'Université de Sherbrooke. Yvette Francoli, chargée de cours à la même université et professeure au Cégep de Sherbrooke, prépare une bigraphie de Claude-Henri Grignon et une édition critique des Écrits critiques de Louis Dantin pour la Bibliothèque du Nouveau Monde.Prix Gabrielle-Roy pour la critique, 1987