Voici un livre qui se développe, dirait-on, à partir de trois récits préalables et distincts, qui ont déjà eu lieu (et qui sont aussi, en effet, les trois romans jusque-là écrits par l’auteur : Entre les rues, La Cassure, Battement). Mais il n’est nul besoin de les connaître puisque, à leur intersection, ils vont à nouveau commencer dans une sorte de récit par surcroît. Ce quatrième point de vue, qui n’est autre que leur produit, et comme leur table de multiplication — ou leur table d’orientation, si l’on aime mieux — est le témoin de relations déjà présentes mais inaperçues entre des personnages que le lecteur est libre de reconnaître : Verdier, Simon et Vanini, ou Mona, El et Guiza. Relations impliquées, mais masquées — par les omissions de toute prise de vue. Gravitant autour de ce réseau de récits à l’état naissant, on peut donc dire qu’une sorte de satellite, capable de percevoir, vient tout à coup multiplier les vues. Et découvrir en même temps que son objet n’est pas ce visible, mais l’action presque simultanée du proche et du lointain — les analogies qui ouvrent et ferment de l’intérieur un espace romanesque évident dans ses superpositions rapides.