À cette soirée donnée par Luc, une vingtaine d’amis flirtent et dansent au son du jazz. L’un d’eux, le Dr Ty, venu en compagnie de sa femme, convoite depuis quelque temps une jeune fille fantasque, Isabelle, qui est au nombre des invités. Est-ce pour la troubler et lui imposer sa loi qu’il a l’idée — si cette idée est vraiment de lui — d’un équivoque jeu de société ? Dans le « jeu des procès », il s’agit de refaire, pour chacun des invités, le fameux « procès » de Kafka : chacun doit répondre de sa permanente mise en accusation. Le jeu ne tarde pas à prendre une tournure dramatique. Quand il s’achève, à l’aube, savoir si le vrai procès ne mettait pas en cause le Diable et le Bon Dieu ? C’est ce qui ressortirait de la pathétique méditation de Luc, couché auprès de sa jeune maîtresse, et vivant une agonie imaginaire où le roman trouve tout son sens. Aventures amoureuses et attitudes philosophiques servent ici de fond à de nouvelles recherches formelles telles que Marc Saporta ne cesse de les expérimenter et de les enrichir d’un livre à l’autre.