À nouveau le marxisme est combattu au nom du socialisme, tel que Staline l’a caricaturé dans le Goulag. Pour avoir cru qu’elle était la patrie du socialisme, les anciens adulateurs et les ennemis de toujours de l’URSS se rejoignent dans une même critique de Marx, à qui ils imputent la responsabilité des crimes commis au nom de la révolution. Comme si Marx avait écrit un quelconque évangile, un recueil de préceptes, dont la mise en œuvre établirait la moralité. Mais le socialisme n’est pas, pour Marx, un rêve à réaliser, ni une utopie à construire, il est le concept désignant le prochain stade du développement de l’humanité, découvert à partir de l’analyse scientifique du capitalisme. C’est dire l’importance, face aux idéologies bourgeoises et petites-bourgeoises du « meilleur des mondes possible », de rejeter l’humanisme de droite ou de gauche, et de restaurer la démarche de Marx dans sa scientificité. Une telle tentative pose de nombreuses difficultés que cet ouvrage ne prétend ni résoudre ni masquer par des formules et clichés pseudo-dialectiques. Il vise seulement à montrer comment fonctionne la dialectique dans Le Capital : quelles questions elle pose et quelles réponses elle apporte. Ce livre ne veut être qu’un auxiliaire à la lecture du Capital, texte malmené que chacun invoque, mais que peu lisent, comme il le mérite, attentivement.