Cet ouvrage est un essai critique de la politique bourgeoise, qui est partout présentée aujourd'hui comme le remède aux imperfections d'un capitalisme sain par nature. Or, le capitalisme, mode de production antagonique, est entré, depuis longtemps déjà, dans son agonie, à laquelle il n'a réussi à survivre qu'en raison des coups que le fascisme a porté au mouvement ouvrier. Mais la classe ouvrière s’est remise de ses attaques et, par la radicalisation de ses luttes, porte partout des coups décisifs à la bourgeoisie, précipitant ses contradictions et les déplaçant à son détriment. Pour élargir ses marges de manœuvre, celle-ci essaie d'en appeler au « civisme » des travailleurs pour défendre « l'intérêt national ». Ce qui n’est qu'essayer de les convaincre d'accepter une exploitation accrue, pour réaliser l'intérêt du capital. Pour tenter de justifier - au niveau idéologique - cette tentative politique, les économistes apologétiques ont élaboré une politique économique, modèle visant à rendre cohérente la politique menée par l'État bourgeois au niveau économique. L'objet de ce livre n'est pas tant de critiquer cette élaboration - d'un point de vue de classe - mais d'en dénoncer les contradictions internes. Derrière l'apparente rigueur du modèle, en effet, s'engouffrent les sophismes et tautologies caractéristiques de l'économie vulgaire, qui trouvent leur source dans les contradictions inhérentes au mode de production capitaliste, que ces économistes tentent de justifier.