Pendant des siècles, le Japon vécut replié sur lui-même et isolé du monde occidental. En 1868, l’empereur Mitsuhito décrète la création d’un gouvernement éclairé (Meiji) et l’ouverture de son pays au monde extérieur. Du plus humble paysan jusqu’au souverain absolu, la transformation sera complète, tant dans le comportement individuel que dans les manières de penser qui obéissent à un unique mot d’ordre "Imiter l’Occident afin de devenir son égal." Les structures politiques, juridiques, industrielles, culturelles et sociales de l’ancienne société traditionnelle sont bouleversées de fond en comble. L’homme japonais met lui-même bien plus de temps à changer, car une mutation si soudaine ne va pas sans grand désarroi. C’est cette période remarquablement féconde, animée par le désir forcené d’égaler les nations occidentales, qui fait le propos de l’auteur. Une époque extraordinaire à plus d’un titre, paradoxale pour les Japonais eux-mêmes, écartelés entre le progrès à tout prix et leur identité nationale.