Tous les métiers, paraît-il, vont changer : parce que changent les savoirs, les technologies, la société. Mais le futur ne se construit pas seulement dans l’abstrait des Écoles, les techniques de pointe ou la vaine copie du Japon, mais dans le travail quotidien, à tout petits pas, par métissage des savoirs et greffe des savoir-faire. Car le travail est au cœur de la technologie. Par là, nous avons prise sur elle autant qu’elle a prise sur nous. Qu’il s’agisse de recherche, de formation, d’organisation, de gestion, de communication, de transfert de technologie, de qualité du service public ou du développement local, les acteurs sont parmi nous. Certains ont le pouvoir de réinventer, de réorganiser, de décider. Tous peuvent, collectivement, peser sur les choix et infléchir les orientations. Encore faut-il résister à l’inquiétude, au fatalisme, au vertige du « tout-technologie » et prendre la mesure des enjeux culturels et sociaux des mutations. Pour construire les qualifications et les métiers de demain. Faire le vide un moment. Douter des évidences. Questionner les certitudes. Replacer les vieux sujets dans de nouvelles perspectives de temps, de lieu et d’action.