L’Égypte ancienne se prête particulièrement au récit d’une vie quotidienne. Les temples, les tombeaux des rois et des reines fournissent une abondante documentation que complètent les très nombreux papyrus des XIIIe et XIIe siècles : romans, ouvrages de polémique, recueils de lettres, listes de travaux et d’ouvriers, contrats, procès-verbaux… Pour son étude, Pierre Montet a choisi la période de Setoui et des Ramsès, de 1320 à 1100 avant Jésus-Christ, période illustrée par les règnes magnifiques de Setoui Ier, de Ramsès II et de Ramsès III, mais il a souvent puisé à des sources plus anciennes en se fondant sur leur permanence. En amoureux de la vie, les Égyptiens ont cherché le moyen de jouir, jusque dans la mort, des biens de ce monde. Ils ont cru y parvenir, en transformant les temples en livres de pierre, en recouvrant les parois des tombeaux de bas-reliefs et de peintures qui relatent, par le détail, ce que fut l’existence du personnage désormais couché dans son sarcophage. C’est à cette exigence des Égyptiens envers leurs dieux et leurs morts que nous devons une mémoire aussi précise. Pour eux, ils allaient chercher à grands frais et très loin les pierres, les métaux et les bois de qualité alors qu’ils vivaient dans de simples maisons de brique crue. Les temples et les tombeaux demeurent alors que les villes ont disparu depuis longtemps…