Voici un roman d’une espèce rare : il parle du bonheur, de la beauté, d’une sagesse qui est une conquête lucide, et il en a le goût. Il est mélancolique et grave, apparemment nonchalant et secrètement passionné. Il déroule les moments de sa fête galante dans un air qui tremble de la menace et de la fragilité des instants. Il attache et il retient : il a du charme. Il y a une maison ouverte sur les collines, le soleil et la mer, où Martin trouve la jeune fille qui était son rêve, une femme qui sait être complice, un homme qui lui apprend à voir. Il y a, sous un autre ciel, ces lieux où Balzac a situé « Le lys dans la vallée », que Martin avec son ami Ted, le photographe, et la très belle Elisabeth, doit évoquer pour un grand magazine. Devant l’objectif de Ted, Elisabeth et Martin doivent revivre les principales scènes du roman. Jeu savant et périlleux, où la passion et le rêve emportent les héros... «Le méchant petit habit bleu du bal» est le premier roman de Bernard George. Il révèle un écrivain subtil, déjà maître de sa manière.