Enfermer, disent-ils. La prison, le seul remède, une potion magique qui punit les délinquants, dissuade leurs émules éventuels et rassure les victimes. Gouverner, est-ce agiter toujours le spectre de la peur, exclure davantage certaines catégories ? Pour le praticien qu’est Gilbert Bonnemaison, agir ainsi, c’est assurer à la société, après demain, plus d’exclus, plus de marginaux, plus de délinquants. La sécurité retrouvée, c’est d’abord la sécurité en libertés : mieux vivre ensemble, augmenter la marge de tolérance d’une société autonome, productrice de ses règles de vie. L’expérience a été menée ici et là d’une politique pragmatique qui adapte les rapports entre les citoyens et institutions, préventives et répressives. La réponse aux préjugés sécuritaires ? Une cité plus solidaire, ouvrant la voie à une véritable communauté, une communauté pacifique.