De descendance mongole, journaliste et photographe, Isabelle van Geem, après avoir beaucoup voyagé en Asie et vécu au Japon, a été correspondant de guerre au Sud Vietnam, puis a séjourné en Indonésie et au Bangladesh. Invitée par le gouvernement tibétain en exil, elle s'est fixée au nord de l'Inde, à Dharamshala, aux portes du Tibet, où se sont réfugiés le Dalaï-Lama et son entourage.Vivant à la tibétaine avec des Tibétains, partageant leurs soucis et leurs espoirs, l'auteur a interviewé longuement le Dalaï-Lama, sa famille et ses officiers. À ces témoignages exclusifs, Isabelle van Geem en ajoute d'autres, aussi importants : ceux des habitants de Lhasa et de toutes les régions de ce pays grand comme l'Europe.Au terme de cette longue enquête, elle démonte les rouages de la société, de l'armée et de l'administration tibétaines, et rapporte des témoignages de première main sur la confusion qui régnait au Tibet en 1950, l'entrée des Communistes à Lhasa, au printemps de 1951, la panique des habitants, l'endoctrinement des Tibétains (Chou En-lai dira : « Il faudra deux générations pour les siniser. »), les premières révoltes, la répression, la destruction des monastères, les massacres de Lhasa, la stérilisation des hommes et des femmes, la famine.Un terrible tableau. Le pays tout entier est devenu un immense camp de concentration. Mais le monde, indifférent, préfère ignorer cette tragédie. Il ne reste plus, au Tibet, que le droit de crier avant de mourir.