Les coccinelles marchent devant, à cause de la couleur du sang. Viennent les mouches, que j'ai tant aimées comme des compagnes. Viennent les mouches d'avoir partagé mes repas. Viennent les guêpes d'en avoir tant tué sans en chercher le nid. Viennent les mouches et les guêpes de s'être entretuées. Vient le cercueil porté par les fourmis. Il en est tant que chacune est inutile. Il en est tant que chacune est unique. Il en est tant que chacune est un surcroît. Vient le cercueil porté par les fourmis, car c'est d'elles que j'ai connu l'amour de la vie. C'est d'elles que j'ai connu l'amour du meurtrier. C'est d'elles que j'ai connu l'autre moitié du monde. C'est d'elles que j'ai connu la terre de la totale raison. Le lézard marche à côté. Le lézard a un grand chapeau. Il annonce la nouvelle. Il annonce le temps de la séparation. Il annonce le temps des vivants. Il annonce le temps des meurtriers. Le lézard marche à côté. Il me tient la main. Le lézard marche à côté car c'était mon amour.