"Les thèmes et les problèmes parétiens resurgissent aujourd’hui dans les discussions nombreuses qui ont suivi la parution de la Théorie de la justice de John Rawls, autour de l’optimum de Pareto et des questions de justice distributive. Mais la perspective d’ensemble du sociologue italien est méconnue alors qu’elle ouvre des pistes tout à fait originales. Pareto a en effet formulé quelques problèmes provocants, qu’abordent ici sociologues, économistes et philosophes : les fondements des États restreignant les libertés politiques et civiles ne sont-ils pas à chercher parfois dans les exigences mêmes du libéralisme économique ? Les démocraties ne tendent-elles pas fatalement à des formes plus ou moins larvées d’oligarchie ? La répartition équitable des richesses ne s’apparente-t-elle pas à une spoliation des riches par les pauvres ? Des problèmes plus généraux et non moins dérangeants sont également abordés, comme celui-ci : ce qui échappe à la rationalité technique et économique dans le comportement des agents suggère-t-il que les individus sont foncièrement irrationnels ou appelle-t-il plutôt un élargissement et une diversification de la notion de rationalité ?"