Michel Lobrot a déjà publié plusieurs livres sur la psychanalyse. Il s'attaque ici à son fondateur, Sigmund Freud, dont il essaie de montrer le caractère double. D'un côté, celui-ci élabore une des doctrines les plus riches et les plus prometteuses pour comprendre et traiter les êtres humains, qui débouchera, après lui, sur des procédés nouveaux et révolutionnaires mais, en même temps, il introduit l'inverse, à savoir une théorie – celle de l'inconscient, et une méthode – la méthode interprétative, qui vont jouer, durant les cent ans qui nous séparent de leur apparition, un rôle néfaste et régressif. L'essentiel du livre vise à expliquer cette contradiction, et à présenter une thèse qui permet de résoudre les ambiguïtés dans lesquelles celle-ci nous a plongés. Cette thèse distingue deux sortes d'inconscients, radicalement différents, qu'on a sans cesse confondus, par la faute de Freud. Elle montre aussi quelles sont les conséquences pratiques de cette conception freudienne de l'inconscient. Cette conception fait bon marché de la subjectivité de l'autre, censée n'être qu'une apparence trompeuse et superficielle et permet, du même coup, de lui substituer la subjectivité de l'interprétateur, qui se donne tous les droits. Il est temps d'en sortir. Cela ne peut se faire qu'en dénonçant, sans équivoque, une des erreurs majeures de notre temps et en analysant les raisons pour lesquelles cette erreur a pu voir le jour.