Paysages d'agonie est un roman en forme de tryptique : trois volets, trois paysages, trois agonies. Le premier, Paysage d'automne est vécu par un homme, blessé à mort et gagné par d'anciens souvenirs qu'il tente de retenir, et que viennent souligner, comme un chœur, les êtres qui peuplaient son existence. Le texte est rythmé par un battement, qui est celui de la vie même (pulsations du cœur, bruits de la forêt, mouvement des mécaniques, etc.) qui ne cessera qu'avec la mort. Tout au long du second, Paysage d'hiver, un homme (le même ?) traqué (ou qui croit l'être), à plat ventre sur la neige, armé d'un fusil, fait face, dans la nuit, à une forêt où pourraient s'agiter des loups affamés. Le troisième, Paysage obscur, se présente sous forme de fragments autonomes, comme une lutte contre le silence. La conscience qui s'y éveille, dans une obscurité absolue, va tâtonner à la recherche d'une identité, d'un passé, de circonstances perdues ou oubliées. Toutes les hypothèses sont plausibles et tous les souvenirs permis, mais la mémoire impossible ne découvre que des traces des deux textes précédents, jusqu'à ce que le sentiment de la mort entraîne tout dans le délire de l'angoisse.