Le plus important des paradigmes en sciences sociales veut que la compétence linguistique, ainsi que la production des idées, s’expliquent principalement par référence à l’origine familiale, en fonction notamment du statut socioéconomique des parents. Ce livre met en évidence le caractère obsolète, voire erroné, d’une telle position. À l’heure actuelle, deux positions s’affrontent en sciences humaines : la première soutient que les sociétés postmodernes évoluent vers la diversification des comportements, allant même jusqu’à s’interroger sur la possibilité, pour l’humain, de vivre en collectivité ; la deuxième annonce l’homogénéité des consciences et des actions et prédit la fin des différences entre les individus. Ce livre démontre que ces positions sont toutes deux à la fois vraies et fausses. Cette étude appuie son propos sur des données originales : des textes rédigés par des jeunes dans divers pays et des questionnaires auxquels ces jeunes ont répondu, des dizaines de codifications de ces textes et de ces questionnaires. La recherche repose sur une collecte de données complexe effectuée dans trois pays (le Canada, la France et la Tunisie) et sur cinq groupes linguistiques (les Canadiens français, les Canadiens anglais, les Français, les Tunisiens francisants et les Tunisiens arabisants). L'un des tours de force de l'ouvrage est d'avoir réussi à opérationnaliser ces hypothèses afin d'en vérifier le statut scientifique.