Mai 68… mai 98… Trente ans d'engagement politique. Gérard Filoche a combattu Occident. Aujourd'hui, il lutte contre le Front national et les ultra-libéraux. Communiste, puis trotskiste, socialiste enfin, militant syndical aussi, il mobilise, il piétine, il tempête. Il raconte ces années-là. Il a été mêlé à tous les débats de sa génération, à ses grands moments, à ses tâtonnements, à ses erreurs. Mai 68, une répétition générale ? Non. Mai, un mouvement étudiant ? Non. Mai n'enfante pas un nouveau parti, ni une nouvelle force de gauche, ni une nouvelle Internationale. Pourtant, Mai c'est l'œuvre d'une classe sociale en mouvement, avec 9 millions de grévistes. Mai n'est pas une ultime grève du XIXe siècle, c'est la grève prémonitoire du XXIe siècle. C'est pourquoi, Mai continue à tarauder en profondeur notre société. Histoire sans fin. Des mai, entre 68 et 98, il y en a eu d'autres, spontanés, réalistes, pas moins déstabilisateurs : contre la loi Debré en 1973, contre la loi Devaquet en 1986. Il y a eu les grèves du Joint français, de Lip, de la SNCF et de la RATP, de la métallurgie, d'Air France et des routiers, les printemps de SOS-Racisme, la manif pour l'école publique en janvier 94, la jeunesse contre les CIP en mars 94, les millions de manifestants et de grévistes de novembre-décembre 95. C'est cette force permanente du mouvement social, qui a, en 81 et 97, battu la droite, et qui interpelle aujourd'hui la gauche plurielle pour qu'elle aille plus loin. Gérard Filoche s'interroge encore : comment faire revivre le socialisme, idée neuve ? Comment construire, tous ensemble, une République sociale ?