Madame Bovary... encore !... Tant et tant d'analyses ont déjà été consacrées à cette petite bonne femme de province ! Son ennui, sinistrement existentiel, ses dérisoires achats vestimentaires, ses misérables adultères... Aujourd'hui , on l'imagine sombrant dans tous les clichés contemporains, se berçant d'illusions consuméristes et, peut-être même, s'abonnant à internet pour être à l'écoute du vaste monde. Et pourtant, d'innombrables générations de lecteurs n'ont pas manqué de se reconnaître dans cette médiocrité, au point que son nom de femme est devenu le synonyme d'une certaine forme d'inadaptation au réel, le bovarysme. Emma est ordinaire, Emma est sotte, Emma se trompe constamment, Emma s'aveugle. Néanmoins, si l'épouse de Charles Bovary continue à nous séduire et à nous intéresser, c'est parce qu'en dépit de ses défauts et de ses échecs, elle est aussi une femme de désir, une femme qui assume ses fantasmes.