Lassés d'une guerre absurde, façon picrocholine, et de l'hypocrisie régnant dans leur petit village, quatre jeunes gens partent pour la capitale, à la recherche d'un destin. Zélie, Décembre, Ernest et le narrateur, tenteront de s'y découvrir par des moyens aussi différents que la médecine banale, la prostitution inspirée, la théologie appliquée, ou la poésie académique... Mais arrêtons-nous là, car un roman comme Le couteau court de Décembre n'est pas de ceux qui supportent d'être réduits à un résumé. Il faudrait, plutôt, parler de virtuosité stylistique, d'humour décapant, d'érudition même. Dans cette fable philosophique, ou ce conte surréaliste, comme on voudra, il s'agit, d'abord, de se fier à l'ironie qui, sous un propos d'apparence primesautière, titille de manière ravageuse certaines des préoccupations les plus aiguës de notre temps.