Du premier volume des Mémoires de Raymond Triboulet, Un Gaulliste de la IVe, Henri Amouroux écrivait qu'il s'agissait d'un livre plein de feu et de passion, d'un livre adolescent, mené comme une charge de cavalerie, sans ces précautions qui rendent si ennuyeux à lire les Mémoires de certains hommes politiques. Une même ardente franchise, un même souci de la précision historique, caractérisent ce nouveau volume consacré aux années de la Ve République, de 1958 à la mort du général de Gaulle. C'est le drame de l'Algérie : Raymond Triboulet révèle que la politique du Général était celle de l'Association, mais que les exécutants n'y croyaient pas, et que chaque désordre algérien orientait la pensée du chef de l'État. C'est le grand dessein de la coopération avec l'Afrique noire et Madagascar, que Raymond Triboulet prendra a cœur, malgré l'hostilité aveugle du Quai d'Orsay. C'est, enfin, Mai 68, dans lequel l'auteur n'hésite pas à voir l'échec final de Georges Pompidou, Premier ministre. Raymond Triboulet siégea au Conseil des ministres auprès du général de Gaulle, jusqu'en 1966, et il donne aujourd'hui à lire les notes qu'il prit sur le vif. Un témoignage historique de première importance, par l'une des grandes figures de la Ve République.