C'est parce qu'il s'opposait au despotisme des mollahs, qu'Abol Hassan Bani Sadr, premier président de la République islamique d'Iran, a dû quitter son pays en 1981. Réfugié en France, il milite activement à l'installation d'un régime démocratique, que Khomeyni avait promis avant de trahir l'esprit de la révolution. Rompant un silence imposé par le conflit irano-irakien, ce patriote convaincu ouvre dans ce livre de nombreux dossiers, et multiplie les révélations. Il révèle ainsi, pour la première fois, le compromis que les imams ont établi en 1980 avec Reagan pour retarder la libération des otages et faciliter son élection. Il démontre à quel point l'administration Reagan n'a cessé de soutenir les ayatollahs, et comment ces derniers n'attaquaient le grand Satan que dans les slogans... Il trace un portrait sans complaisance de la plupart des dirigeants, à commencer par le plus charismatique d'entre eux, l'imam Khomeyni, avec lequel il entretient une correspondance depuis 1962. Assassinats, provocations, rapts, rackets, trafics et corruptions en tous genres, sont le lot quotidien des Iraniens qui, en renversant le Chah, aspiraient à un régime démocratique dont l'islam ne serait qu'une composante, comme l'explique Bani Sadr. Celui-ci désigne ici les responsables de la guerre. Il dénonce la collusion du régime avec les grandes puissances. Il décrit précisément l'éclatement de la société iranienne, et propose une nouvelle politique pour son pays.