Trois femmes innues, natives de la Côte-Nord, signent ce recueil empreint d’une saveur typiquement autochtone. Des mots tendres témoignent de l’admiration vouée aux ancêtres ; des mots drus disent les frustrations, les abus, les blessures à l’âme, le désarroi. Leurs haïkus révèlent la vérité nue d’un peuple des grands espaces confiné à la « réserve », une réserve qui a peut-être le mérite de protéger l’identité, mais qui coupe néanmoins des ailes. Voilà que des êtres de silence libèrent la parole, voilà que des femmes de tradition orale passent à l’écrit. Leurs mots sont autant de « bâtons à messages » (tshissinuashitakana) qui parlent d’une identité à assumer, d’une fierté à retrouver. De toute urgence.