«vingt et une heures trente la mère bordée par la fille»Un monde en suspens. Ce monde qui s’arrête net un jour de février. Puis le corridor étrange qui suit la perte. Tant de petits signes d'immortalité imprégnés dans le quotidien. Ces objets vivants qu'on soupèse, dont on hume le parfum.«J’écris dans ton cahier turquoise. Celui que je t’avais offert pour Noël. Sachant qu’il te restait peu de temps pour t’en servir. Qu’il me restait peu de temps pour être ta fille. J’écris ce qui se voit. Ce qui ne se voit pas. La présence. L’absence. Ce qui se dit entre nous, pour te garder. Ce qui parle de toi, tout bas, lorsqu’on se tait pour t’aimer encore. sur la commode tes lunettes sans ton regard»Joanne Morency conjugue ici la prose poétique et le haïku dans cette forme si particulière qu’offre le haïbun. « Un texte très personnel, écrit tout en finesse et en retenue ». Prix du récit Radio-Canada 2014.