Un soir de 1997, dans un hôtel parisien, Eric Guerrier a vécu le début de ce roman. Il en a tiré un huis-clos dramatique confrontant deux mémoires vécues d'une Algérie dont les témoins auront bientôt tous disparu. Roman doublement autobiographique, mais de pure fiction, où pourtant et d'une certaine façon, tout a été vécu çà ou là. La parole de face va ainsi durer et se durcir en un affrontement, non pas de points de vue politiques, mais d'homme à homme. À ranimer chacun les souvenirs de son enfance jusqu'à sa vie d'homme, puis ceux des paroxysmes de la guerre et du déchirement de l'exil, les deux natifs d'une même terre, ne se trouveront pas de commune mesure. Cette rencontre improbable essaie ainsi de montrer comment se nouent et se dénouent les histoires individuelles, noyées dans l'aveuglement de la grande Histoire, qu'on falsifie éhontément de part et d'autre pour fabriquer les histoires officielles.