Qui, mieux que Jean-Pierre Raison, peut nous parler de son maître en écriture, Edmond de La Vergnaie ? Ne fut-il pas son premier disciple, et son plus fidèle ami ? Il voyait en cet homme son père spirituel. Edmond et lui partageaient une même idée de la France. De cette France « d’avant » aujourd’hui décédée, si l’on en croit l’avis d’obsèques diffusé sur Internet, le 2 novembre 2008 : « Nous avons la douleur de vous faire part de la disparition de la France. Elle était originaire de la Gaule. Elle allait avoir 1 500 ans […]. »Cette attristante nouvelle est le point de départ symbolique de l’ouvrage d’Edmond de La Vergnaie, intitulé L’ultime récital d’un écrivain maudit. Qui aurait pu croire que la France allait mourir ? Elle était aimée, respectée, généreuse, elle avait tout pour elle. Hélas ! au fil du temps, « notre cher pays » a beaucoup décliné. Edmond de La Vergnaie ne peut pas l’admettre. Il est trop entier pour se résigner et se taire. Alors, il s’insurge verbalement. Pour s’apaiser, sinon, pour se venger, il nous propose un texte drolatique et cinglant, émouvant et féroce, que certains jugeront démentiel. Mais, quel baroud d’honneur ! Et surtout, quelle verve !