Avant d’être une idée, un événement, une histoire, la Révolution est une personne. Silencieuse ou déchaînée, elle accompagne chacun jusque dans son lit. Même chose pour les peuples. Une commémoration comme celle du Bicentenaire de la Révolution française, en dehors de son parfum suspect d’opportunisme et de nostalgie, semble oublier cet aspect, faisant d’une « Révolution » un interlocuteur auquel on s’affronte, asservi ou libéré. Afin de rendre sensible ce point de vue, la Maison de la culture d’Amiens a demandé à des amis, des écrivains, des artistes, d’écrire "Une lettre à la Révolution" (leur Révolution intime ou tout autre). À l’idée de mort, associée à toute commémoration, nous avons préféré le témoignage d’une vitalité, l’affirmation d’une présence contemporaine, qui jongle avec l’Histoire mais s’en joue, la contourne ou l’affronte. L’ensemble des textes témoigne de cette idée : La Révolution c'est quelqu'un.