Jean Joubert est chez lui au milieu de la nature, et naturel dans la neige du rêve. Une attente nous encercle, le doute nous engourdit. La nuit, réduisant souvent à néant les espoirs du jour, détient des signes que l’on scrute. Malgré les menaces — qu’il désarme peut-être en les féminisant — Joubert sait encore la nuit promesse d’aube. Et c’est la ronde incessante du désir et de la mort, de l’amour et de l’amertume, du lieu d’ici et de l’espace, du feu et de l’ennui. Ces Campagnes secrètes, où déferle une vague de rêves d’une totale et pudique sensualité, on y retrouve le trouble et la fraîcheur chers au poète, dans une écriture qui refuse tout laisser-aller. Le Chasseur de Sylans réunit des poèmes inédits offrant des particularités identiques, outre une présence plus active ou plus baroque de Jean Joubert à des sollicitations contemporaines.