Gabriel Vartore-Neoumivakine : un élégiaque dans le béton. D’abord poète engagé, puis élégiaque, Gabriel Vartore-Neoumivakine combine ici les dominantes extrêmes de son inspiration dans un tour qui ferait songer autant à Dostoïewski qu’à Racine, remettant en cause les frontières hâtivement arrêtées entre baroque et classicisme. Russe et français, voilà peut-être à quoi tient le charme de la poésie de Vartore Neoumivakine, Mais si « Un pourboire de bruissements » peut être considéré comme l’un des plus importants recueils de la génération 75 des moins de quarante ans, le livre le doit, autant qu’à son écriture originale, au fait que s’y trouve posée, précisément, sans illusion ni démission, la question du poète dans la cité moderne, de la sensibilité (valeur fondamentale qui n’a rien à voir avec la sentimentalité ni la sensiblerie) dans notre univers technocratique. Gabriel Vartore Neoumivakine enseigne le russe à Lille.