Si cette poésie pouvait être dite féminine, c’est non parce que Béatrice Kad est une femme, mais parce qu’il y a - à l’intérieur même de son langage - une intériorisation du monde, le corps communiant avec le verbe, violente « ...Le ventre se rompt grenade... » et porteuse du mystère, qui reste cette obscurité à jamais indéfinissable mais à explorer, comme il est annoncé dans l’exergue. « Mémoire en exergue » est, en quelque sorte, un très bel hommage indirect rendu à Saint-John-Perse pour « l’excellence de l’amer » par exemple. Hommage intérieur et digne du plus grand intérêt par le fait même que Béatrice Kad sait laisser passer « un large instant de grâce... » indiquant au lecteur ce besoin de communiquer un hymne à la beauté reliant le langage « aux ongles patients de l’horloge ».