Choqué par la mort de l’être qu’il aimait le plus au monde, Pierre Guénin amorce une descente aux enfers. Le désespoir le plonge dans une sorte de fantasmagorie angoissante et, une nuit, au bord du suicide, il échange un dialogue occulte avec son ami. Cette conversation, qu’il transcrit dans un état second a, pour lui, des résonances profondes. Jusqu’alors athée et matérialiste, il verse brusquement dans la plus obsédante forme de mysticisme, et se sent comme investi par l’esprit du disparu. Le fait même qu’il y ait, chez Guénin, cette dualité spiritualité/matérialité, rend plus probantes ses investigations dans le domaine de l’occultisme. Il s’interroge sur les bribes de phrases qu’il découvre certain matin sur son bureau, et qu’il ne se souvient pas avoir écrites. Lui ont-elles été dictées par son inconscient, pendant les crises de somnambulisme dont il est atteint depuis l’enfance ? Par quel étrange biais, certains de ces messages, reçus en état d’auto-hypnose, rejoignent-ils le réel ? Tout devient de plus en plus troublant. Ses visions hallucinatoires d’un « monde » cosmique, ses pensées sur la mort, l’espace/temps, l’énergie psychique, le réel et l’imaginaire, la matière et l’anti-matière, etc. — qu’il consigne régulièrement sur son agenda, lui, profane, apportent un éclairage original sur les mystères de l’âme et de l’esprit humains, leurs rapports flagrants avec le cosmos et le mécanisme de l’inconscient. Sous la forme d’un journal, ces aveux, teintés d’émotions, de poésie et de fantastique, donnent à réfléchir et font de « La mort d’un ami » un envoûtant récit à suspense, qui aborde - très simplement mais de front - le surnaturel et le paranormal. Tous ceux qui s’intéressent aux expériences cognitives, et surtout ceux qui ont perdu un être cher, seront intrigués et conquis par la trajectoire accomplie par Pierre Guénin.