“Portrait d’Antonin Artaud” est un essai, le premier du genre, qui tente une approche rigoureuse de l’homme et de l’œuvre. Au delà d’un écrivain qu’on résume trop facilement avec l’étiquette “Théâtre de la cruauté”, Otto Hahn aborde le problème au niveau où Artaud l’a lui-même posé : le dépassement d’une civilisation. Au moment où toute une partie de la société se met en question, où d’aucuns parlent d’une mutation de civilisation, la démarche d’Artaud demeure d’une singulière actualité. Elle fournit des réponses et annonce un monde devenu spectacle. “La volonté d’objectivité d’Artaud, écrit Otto Hahn, c’est la fin des cultures, la fin des idéologies qui ne font que réadapter l’homme à son milieu, mystifiant pour un temps sa conscience par la promesse d’une transcendance illusoire.”